Karhunkierros, le Chemin de l'Ours

Le chemin de l'ours, Karhunkierros en Finlandais, est le sentier de randonnée qui se trouve au nord de la Finlande, proche de la commune de Kuusamo, à la frontière de la Russie et de la Laponie et à la limite du cercle polaire arctique. D'une longueur de 82km, le Karhunkierros se pratique en 4 ou 5 jours et fait partie des chemins de randonnée faciles car les dénivelés sont relativement réduits et le portage se résume à la nourriture grâce au fantastique réseau de refuges Finlandais jalonnant la piste de l'ours.

Jour 2 : Nous n'avons pas d'autre choix : supermarché, crèmes ou répulsifs anti-moustiques

Les piqures dans la peau, nous n'avons pas d'autre choix : supermarché, crèmes et répulsifs anti-moustiques. 22 euros seront dépensés pour éradiquer la vermine volante ; c'est aussi l'occasion d'acquérir 6 saucisses finlandaises dont nous ne réalisons pas encore l'importance.

Le petit déjeuner est frugal, la madeleine de Proust nous fait pitié, notre imaginaire est bien plus développé. Les boulettes de viande coulent à flot et même le hareng nous tente (beurk !). Nous retrouvons notre chauffeur de taxi à la conversation toujours aussi passionnante. Nous lui disons : Hautajärvi. Il nous répond : Meuhh.Ce sera son dernier mot. Il est 8 heures.

Nicolas aperçoit nos 2 premiers rennes ; perdu, il va devoir payer l'apéro. Une heure de route en plus et 110 euros de moins, nous humons l'air de Hautajärvi, point de départ de notre expédition. Evidemment, nous aurions pu prendre le bus, mais nous n'aurions pas vécu ce moment social intense.

Enfin nous attaquons ! Le chemin est roulant et les deux premières heures, à travers les marais, sont très agréables et dépaysantes. Comment les décrire ? Tout simplement en imaginant quelques planches de bois négligemment jetées en travers d'une étendue marécageuse où nagent quelques crocodiles... L'idée est là même si nous ne voyons pas de crocodiles. Il pleut un peu, c'est sensible, ces petites bêtes là...

Philippe décide de s'arrêter dans un abri de jour et je me demande bien pourquoi. L'endroit semble idyllique, mais l'ennemi a déjà pris position et nous attaque sauvagement, malgré notre arsenal local anti-moustique, serpentins fumigènes & bombes anti-couche d'ozone acquises le matin même mais aussi, préalablement, Au Vieux Campeur.

Finalement, seuls les chapeaux du Vieux résisteront - peut-être font-ils peur aux moustiques ?

Un pssssst vers les bzzzzzz, et aussitôt les représailles : le ciel se déchaine, Zeus se fâche... la lutte sera rude, nous serons asphyxiés, noyés et submergés mais... les moustiques aussi. Gnarf gnarf gnarf...

Une délicieuse saucisse fumée vient célébrer cette première victoire.

Un premier café est dilué dans l'eau jaunâtre de la rivière, ce n'est que plus tard dans la nuit que nous comprendrons notre erreur (voir l'épisode sur la chaudière).

Equipés de notre tenue anti-pluie complète, nous arrivons avec soulagement au refuge de Savilampi.

Les 2 chambres sont occupées, Philippe propose donc naturellement de continuer, malgré la pluie battante. Courageusement, Nicolas et Philippe imposent de jeter l'éponge, choix très judicieux car très rapidement, après avoir agité nos chaussettes, la chambre des russes (deux mecs, pas des blondasses...) se libère. 2 secondes plus tard, nos sacs et chaussures occupent tout l'espace.

Le temps est venu de faire une petite balade... Nous partons à la découverte des gorges et nous gravissons les marche d'un immense escalier. Cette partie du Karhunkierros est relativement fréquentée et très confortablement aménagée.

Les gorges sont réellement très impressionnantes ainsi que les ponts suspendus. Après le pont, le Karhunkierros continue vers la gauche tandis que l'escalier de droite amène au dessus des gorges.

Pour l'instant, nous allons faire une petite ballade sans les sacs, légers, légers...! Une petite heure de pur plaisir !

En plus, la pluie ne tombe plus. Evidemment, les moustiques sont de retour. C'est la vie !

Tranquillement assis dans le refuge, nous voyons arriver 2 finlandais que nous observons avec délectation. Malgré la pluie, ils décident de rester dehors et allument un feu avec l'aide du briquet de Philippe. Nous admirons le style et les chaussettes qui pendouillent au dessus des flammes. Vont-elles prendre feu ?

La nuit

  • Version Nicolas : nous saluons tous les tchèques, alémaniques et autres belges pour nous retirer dans notre chambre. Je le couche à 9 heures et c'est le noir complet jusqu'à 5 h 30 où à ma grande surprise mes camarades sont debout et actifs malgré leur triste mine. Il m'a semblé dans mon sommeil que j'entendais Philippe pester et fouetter partout.
  • Version Philippe : Je me couche à 21 heures. Vers 23:30, une chaudière de 3 500 Watts démarre et émet un souffle régulier, chaud, puissant et insupportable. Je tire le sifflet, tout s'arrête, je me rendors, la chaudière redémarre, je tire le sifflet, tout s'arrête, je me rendors, la chaudière redémarre, je tire le sifflet... Les heures défilent, à 2 heures, je prends mon livre et ma lampe frontale et renonce à arrêter la machinerie infernale. La nuit prochaine, je m'armerai en conséquence (n'oublions pas que nous ne sommes pas loin de la Russie).

1 commentaire:

ZeFrancais a dit…

C'est magnifique comme endroit pour la randonnée et la découverte je trouve. Avec ce pont pittoresque et ces jolies petites maisonnettes en bois, il ne manque plus que les animaux de forêt et l'aventure commence :-) chouette page.